Dimanche avant la Croix : Mt. 3, 13-17. Paroles des Pères
Lecture de l’Évangile selon saint Jean (du dimanche avant la Croix : Mt 3, 13-17)
En ce temps-là, Jésus dit : « Nul n’est monté au ciel sauf Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’Homme. Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit, ait en lui la vie éternelle. Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils, son Unique, pour que toute personne qui croit en lui, au lieu de périr, ait la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. »
Paroles des Pères
Fais ce que faisaient les Israélites qui obéissaient à l’ordre du bienheureux Moïse : quiconque était mordu par un serpent se tenait à l’entrée de sa tente et regardait le serpent d’airain que Moïse avait dressé sur le faîte de la montagne. Et quiconque accomplissait cet acte d’obéissance était guéri du venin des serpents (Nombres, 21, 8-9). Toi aussi, lorsque tu te vois mordu par un des serpents, c’est-à-dire par une mauvaise pensée, fixe le regard de ton esprit et regarde notre Seigneur Jésus-Christ suspendu à la croix à cause de son obéissance, et tu seras guéri du venin des serpents spirituels injectés dans ton cœur.
Comme le dit le bienheureux Apôtre, fixe les yeux sur Jésus, l’auteur et le consommateur de notre foi, lui qui, au lieu de la joie qu’il avait, endura la croix et en méprisa l’infamie, et il est assis à la droite du trône de Dieu (Hébr., 12,2). Tu vois qu’il a d’abord enduré la croix, et qu’ensuite il est monté à la gloire de la majesté. C’est là une figure qu’il nous a donnée : si tu n’endures pas la morsure des serpents venimeux, tu ne seras pas digne d’entrer dans la terre promise.
Comment il te faut avoir les yeux fixés sur lui quand tu es mordu par les serpents, écoute-le en peu de mots : quand tu es déshonoré, fixe les yeux sur lui : lui aussi a été déshonoré pour toi, il a été traité de démon et de Samaritain. Si donc on te méprise, si on se moque de toi, fixe les yeux sur le Sauveur : on le bafouait, on le giflait, on lui crachait au visage, on lui donnait à boire du vinaigre et du fiel, on le frappait sur la tête avec un roseau.
Si tu es mordu par une pensée de vaine gloire, à cause de la supériorité de tes exercices, souviens-toi de la parole de notre Seigneur qui a dit : « Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites : Nous sommes des serviteurs quelconques, nous n’avons fait que ce que nous devions faire » (Luc, 17, 10).
Si d’autre part tu es tenté de mépriser ton frère à cause de sa faiblesse, fixe les yeux sur celui qui manifestait davantage sa sollicitude aux pécheurs, aux publicains et aux prostituées, pour les convertir à la pénitence et à sa connaissance, plutôt qu’aux justes qui n’avaient pas besoin de conversion. Et aussi, lorsque les passions naturelles et les démons t’accablent, fixe les yeux sur lui, étendu sur la croix, les mains et les pieds fixés par les clous, la tête inclinée, la splendeur de son visage transformé par la pâleur de la mort. Médite donc sans cesse sur ces choses en ton cœur, et le venin des serpents s’évanouira de ton cœur. Car par son crucifiement, Jésus est plus proche de toi que le serpent d’airain ne l’était des Hébreux. Car il habite dans ton cœur et, dans les replis secrets de ton âme, resplendit la lumière de son visage glorieux.
Plus tu montreras d’obéissance dans l’exercice de tes vertus, plus il montrera de beauté à ton âme, et plus la joie et l’allégresse régneront en toi.
– Joseph Hazzaya, Lettre sur la vie monastique, 29 et 33.
Un commentaire
Hélène Bourlakoff
Merci pour cette Parole que je vais m’efforcer d’appliquer.