Évènement

L’homélie du 22 novembre 2020, (Lc VIII, 39-48)

Nous espérons tous recevoir quelque chose de la part de notre Père Céleste : nous le prions pour la paix du monde, pour la guérison des malades, pour la prospérité de nos proches, pour la liberté, pour la vie éternelle, pour le salut de nos âmes etc. Nous demandons au Seigneur durant toute notre vie de nous sauver mais demandons-nous quelle est la volonté divine nous concernant ? Posons la question à Dieu : « Seigneur, que veux-tu de moi ?« 

L’évangile d’aujourd’hui nous présente de nouveau le désir de Dieu d’apporter le salut et la délivrance à l’homme. Nous lisons que Jésus Christ est accueilli par la foule qui l’attendait. La foule, comme vous savez tous, présuppose une quantité de personnes. Ces personnes qui ont composé la foule autour du Christ appartenaient aux différentes couches sociales : les malades et les personnes en bonne santé, les riches et les pauvres, les personnes avec de différents problèmes, avec des vices et des vertus. Cette foule s’est rassemblée afin de rencontrer Jésus Christ. Cependant l’évangéliste laisse de côté cette foule et met en lumière Jaïre, le chef de la synagogue dont la fille était en train de mourir . Tout le reste n’a aucune importance devant cette tragédie ; c’est pourquoi le Seigneur sans poser aucune question se dirige vers la maison de Jaïre pour sauver sa fille. Nous lisons que cette démarche est interrompue par une autre femme qui à l’insu du Christ touche le bord de ces vêtements lorsque le Seigneur passe devant elle, et ainsi elle obtient la guérison de sa maladie. Il s’agit d’une femme atteinte d’un écoulement de sang depuis douze années. Malgré la loi qui interdisait aux personnes possédant cette maladie d’aller sur les places publiques, elle est venue vers la source de guérison.

La question que Jésus Christ pose à la foule nous présente le message principal de l’évangile d’aujourd’hui : « Qui est ce qui m’a touché ? ». Cette question est adressée à nous tous, car le Christ est parmi nous, ici dans cette église aussi bien que dans notre vie quotidienne. Est-ce que nous sommes capables de le toucher avec la même foi et le même espoir que la femme dont l’évangile nous parle ? Avons-nous besoin de le faire ? L’évangile nous pose maintenant cette question, parce que souvent nous vivons à côté de notre Seigneur, mais non pas avec lui. Nous passons notre vie à côté du Seigneur et nous ne le touchons pas pour obtenir la guérison de notre âme qui est souvent contaminée par les transgressions que nous faisons par rapport à Dieu, à nous-même et à l’autrui.

Grâce à l’Écriture Sainte et à l’Église nous savons tout ce qui est nécessaire pour unir notre vie avec la vie du Christ. Dans son épître aux Éphésiens que nous venons de lire avant l’Évangile, l’apôtre Paul nous rappelle : « Vous n’êtes plus des étrangers ni des hôtes ; vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu. En lui (en Jésus Christ), vous aussi, vous êtes intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu, dans l’Esprit. »(Eph 2,19-20)

En effet, nous voulons et demandons que Dieu soit toujours avec nous. Cependant ce désir ne nous empêche pas  de rester séparés du Christ, de demeurer sourds et aveugles à sa parole de  salut, et surtout de ne pas reconnaître  la situation catastrophique dans lequel se trouve  notre âme. Dieu veut notre cœur, notre âme, notre vie entière. N’étant pas capable d’offrir au Seigneur ce qu’il veut, l’homme essaye de remplacer cela par le carême, les cierges, les longues prières, les pèlerinages etc. Dieu veut que nous trouvions en lui notre sublime espoir, mais nous voulons plutôt que sa volonté divine soit soumise à  nôtre volonté humaine, et que le Seigneur toujours réalise nos projets personnels. C’est le problème de ce monde qui se moque de Dieu, comme les gens dans la maison de Jaïre se sont moqués du Christ. Le Seigneur ne réagit pas, en revanche il agit en ressuscitant la fille qui au moment de l’arrivée du Christ était déjà morte. Notre monde se moque du Christ en disant que cette histoire de l’évangile perd sa valeur devant l’injustice de notre univers. Le Seigneur ne réagit pas à la folie de ce monde, car ce monde est aussi à Lui. Il aime le monde entier, car notre Dieu est compatissant et miséricordieux et il patiente  jusqu’à ce que quelqu’un de ce monde le touche avec amour, avec confiance et avec foi. Le Seigneur a trouvé le temps pour guérir la femme accablée par la maladie et sauver la fille de Jaïre. La foule s’est rassemblée autour du Christ  mais ce n’est qu’une femme qui a touché le Seigneur avec sa foi. Jésus Christ s’est arrêté devant elle car elle a reconnu en lui  le Sauveur. Il est allé aussi à la maison de Jaïre qui a été capable de croire en lui malgré la moquerie et l’incrédulité des autres. Prions pour que Seigneur fortifie notre foi et que par cette foi nous puissions accomplir la volonté de Notre Père Céleste.

Amen.

Archimandrite Alexis (Milyutin)

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