Paroisse

L’Evangile du Dimanche Mt 22, 1-14. PAROLE DES PÈRES:

L’Evangile du Dimanche Mt 22, 1-14

PAROLE DES PÈRES
St Jean Chrysostome

Y a-t-il rien de plus insensé ? ils sont invités aux noces, et à des noces qu’un roi si puissant fait à son Fils unique, et ils ne daignent point y venir.Quel homme sur la terre ne se tiendrait très-heureux, si un roi lui offrait un pareil honneur ?

Mais d’où vient, me direz-vous, que Jésus-Christ compare à des noces la grâce qu’il est venu apporter au monde ? Il le fait pour nous faire mieux comprendre le soin qu’il a de nous et le désir qu’il a de notre salut. Il le fait pour empêcher que vous ne vous figuriez rien de triste dans cette vocation, et que vous reconnaissiez que tout y est rempli d’une joie céleste et de délices ineffables. C’est pourquoi saint Jean appelait Jésus-Christ « l’Epoux »(Jean, III, 29), comme l’a fait saint Paul ensuite, lorsqu’il dit: « Je vous ai fiancé à un homme». (II Cor. II, 2.) Et ailleurs : « C’est là un grand mystère; mais je dis en Jésus-Christ et en l’Eglise ». (Ephés. V, 32.) […]

Dieu invite ces hommes, non en les surprenant tout d’un coup, mais en les appelant plusieurs siècles auparavant: « Dites aux invités», dit-il, et après : « Allez appeler les invités », ce qui redouble encore leur crime. Vous me demanderez, mes frères, quels sont les serviteurs « qui les ont appelés ». Ce sont les prophètes, c’est saint Jean qui envoyait tout le monde à Jésus-Christ, et qui déclarait hautement que Jésus croîtrait et que lui au contraire diminuerait. Enfin, c’était le Fils de Dieu même qui les avait appelés, et qui leur disait: « Venez, vous tous qui êtes travaillés, et qui êtes chargés, et je vous soulagerai ». (Matth. XI, 27.) Et ailleurs : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive ». (Jean, VII, 37.) […]

« Ensuite le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et, ayant aperçu homme qui n’était pas vêtu de la robe nuptiale, il lui dit : Mon ami, comment êtes-tous entré en ce lieu sans avoir la robe nuptiale? et cet homme ne sut que répondre. Alors le roi dit à ses gens : Liez-lui les pieds et les mains, et jetez-le dans les ténèbres extérieures. C’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus ». Cette robe nuptiale dont l’Evangile parle ici, représente notre vie et la pureté de nos actions. Dieu nous appelle par sa seule grâce, et la vocation vient de sa pure-bonté, et non point de nos mérites. Mais, afin que celui qui est appelé conserve ses vêtements blancs, il faut qu’il agisse et qu’il travaille. […]

Ecoutez ceci, vous tous qui, invités à nos saints mystères et au festin des noces de l’Agneau, y venez avec des âmes impures et corrompues. Souvenez-vous du lieu où l’on vous a trouvés, quand vous avez été appelés à ces noces. L’Evangile vous rappelle, par les termes « de carrefours et de places publiques », ce que vous étiez lorsqu’on vous a appelés, c’est-à-dire « pauvres, aveugles et boiteux »au dedans de l’âme ; sorte de plaies bien plus dangereuses que la cécité et les autres maux du corps. Ayez du respect pour celui qui vous appelle si charitablement à ses noces. Cessez de porter ces vêtements honteux et horribles à voir. Que chacun travaille à parer son âme d’une robe blanche et sans tache. Ecoutez ceci, hommes et femmes. Nous ne demandons point de vous que vous apportiez ici des draps d’or et une magnificence qui n’est qu’au dehors. Nous vous demandons des habillements intérieurs et spirituels. Tant que vous serez attachés à cet ornement de votre vanité, il sera bien difficile que vous ayez ceux que je vous demande. On ne peut parer en même temps l’âme et le corps. On ne peut en même temps-être esclave de l’argent et obéir à Jésus-Christ comme il le désire. Renonçons donc pour jamais à cette passion si cruelle de l’avarice.

Si quelqu’un voulait orner votre maison de tapisseries rehaussées d’or et d’argent, et qu’il vous laissât cependant tout nu, ou couvert d’habits sales et déchirés, souffririez-vous cette injure? Cependant c’est vous-mêmes qui vous faites cet outrage. Vous ornez magnifiquement votre corps, qui est comme la maison de votre âme, pendant que la maîtresse qui y doit habiter est toute déchirée et toute nue.

– Saint Jean Chrysostome, Homélies sur Matthieu, homélie LXIX.

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