Évènement

Evangile du Dimanche : Mt 15, 21-28

L’apôtre Paul dans son épitre aux Corinthiens dit que nous sommes le temple de Dieu vivant (2Cor 6,16) c’est pourquoi il n’y a pas de place pour les idoles dans la vie de celui qui a ouvert son cœur à Dieu. Ces paroles apostoliques sont un préambule à l’histoire de la femme Cananéenne dont l’évangile nous parle aujourd’hui.

Cette femme païenne est sortie de sa maison pour rencontrer le Christ car elle a beaucoup entendu parlé de lui et de tout ce qu’il a fait de bon en traversant de différentes régions. Cette fois-ci le Christ passe par le territoire de Tyr et de Sidon où, comme nous le dit le St évangéliste Marc, le Seigneur « entra dans une maison, désirant que personne ne le sût; mais il ne put rester caché » (Mc 7,24). Cette femme souffrant pour sa fille cruellement tourmentée par le démon s’approche du Christ qui de nouveau entend cette phrase bien connue de lui  : « Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! » (Mt 15,22). La suite de l’histoire est un nouveau miracle de la conversion d’une âme perdue et enténébrée qui retrouve le salut et la lumière divine. En revanche, le dialogue que nous écoutons dans cet évangile est assez inhabituel pour notre oreille car au premier abord il n’est pas compatible avec les paroles douces, avec la miséricorde, avec l’ouverture, la patience et la longanimité du Christ. Au contraire il est impassible, froid et extrêmement dur avec cette pauvre femme qui cherche à sauver sa fille. Même les disciples du Seigneur intercédaient auprès de lui afin qu’il intervienne au moins pour que cette femme ne crie plus derrière eux et les laisse tranquilles. Cependant, nous allons voir à la fin de cette histoire toute la pédagogie divine, tout son projet et sa providence ainsi que sa sagesse divine qui est complètement différente par rapport de notre sagesse humaine et surtout notre humanisme. Le Christ connaît le cœur  et l’âme de chacun qui crie devant lui : « Seigneur ait pitié de moi » et il sait comment et par quel intermédiaire non pas seulement avoir pitié, mais aussi glorifier celui qui est humilié à cause du mal présent dans ce monde. Ce même mal a bien paralysé la vie de la femme et de sa fille tourmentée par le démon.

Alors le Seigneur entre en dialogue avec la Cananéenne en lui disant «Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens», il le dit en présence de ses disciples et des autres  pour lesquelles les païens étaient  considérés pire que des chiens.  La réponse de la femme cananéenne brise tous les stéréotypes dans les relations entre les élus, cela veut dire entre le peuple d’Israël, et les nations : « Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres». Cette réponse de la femme est une sorte de confession de sa foi en un Dieu unique et en Jésus Christ comme Fils de Dieu, Messie et Sauveur qui était devant elle. Elle a demandé une seule miette de la table divine pour être consolée et le Seigneur l’a glorifiée devant le monde entier pour cette foi ardente et cette humilité exemplaire que l’homme doit avoir devant son Dieu, son créateur et son Père Céleste.

L’évangile d’aujourd’hui concerne plus la puissance de la foi de la femme cananéenne que la guérison de sa fille. Ce même évangile nous encourage à crier sans cesse, de toute notre nature humaine : « Seigneur ait pitié ». De plus il nous montre la puissance du sacrifice de l’amour pour autrui, car la femme cherchait comment sauver sa fille, en revanche elle a trouvé le salut éternel pour les deux. Les apôtres ont intercédé devant leur Maître pour cette femme et de nouveau ils sont devenus les témoins de la puissance, de la sagesse divine et de l’accomplissement du Salut qui, par le Christ, est ouvert à tout homme qui le cherche et le désire. En outre nous tous, nous pouvons être rassurés, que tout ce qui se passe dans notre propre vie, tout ce qui semble pour le moment être difficile et insupportable, privé de l’attention divine, tous cela nous amène vers la vraie gloire et le vrai salut. Prions le Seigneur pour pouvoir toujours avoir une petite miette de sa table divine et pour qu’avec le monde entier nous puissions connaître la joie de cette participation à la vie du Christ, à l’Amour de Dieu le Père et à la grâce de l’Esprit Saint Amen.

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