Parole du Dimanche du père Vitali Somov: « Réjouissez-vous sans cesse, priez constamment et rendez grâces pour tout » (1Th 5,16-18)
Nous ne comprenons pas tout le sens du commandement : « Réjouissez-vous sans cesse, priez constamment et rendez grâces pour tout » (1Th 5,16-18). Comment cela est-il possible, dans notre monde douloureux, rude, tragique, que nous mêmes avons fait tel ? Dieu a créé le paradis, et nous, nous avons fait de ce paradis la vie que nous connaissons. Comment est-ce possible — se réjouir sans cesse dans ce monde déchu, pécheur, ce monde plein de tant de tragédies, aussi bien personnelles que collectives ? Et pourtant, ce commandement nous est donné. Que nous le voulions ou non, que nous le comprenions ou non, ce commandement est pour nous l’un des plus essentiels : réjouissez-vous sans cesse. Et en même temps : priez constamment et rendez grâces pour tout. Rendez grâces pour tout ! C’est l’une des clés de la vie spirituelle.
Pour se réjouir, il faut avoir réellement compris que la joie du service du Christ réside dans le service du prochain. Le prochain, c’est tout un chacun, comme l’a dit le Christ. C’est celui qui a besoin de notre aide. La moindre aide, le plus petit service rendu à une personne, proche ou non, connue ou non, est reçue par le Christ comme un service rendu à Lui. Rappelez-vous la parabole du Jugement Dernier, tout y est dit : nourrir celui qui a faim, vêtir celui qui est nu, visiter celui qui est à l’hôpital ou en prison ; ou bien faire une quelconque bonne action, manifester de la compassion, de l’amour. Que dit de cela le Christ ? Quand vous avez fait cela à l’un de mes frères plus petits (voyez combien Il nous estime, en nous appelant Ses frères), c’est à Moi que vous l’avez fait. Là est le secret de la vie spirituelle. Comment est-ce possible : se réjouir sans cesse ? C’est quand dans tout homme, aimé, connu, un ami ou le premier venu, tu vois ton frère. Quand même dans ton ennemi tu reconnais ton frère, il cessera d’être ton ennemi et deviendra ton frère… un frère qui peut-être a fait fausse route, qui est tombé dans le péché, mais qui est ton prochain. Alors tu te réjouiras.
Si tu vois les choses ainsi, tu les vois comme le Christ. Car pour le Christ il n’y a pas d’étrangers, pour Lui tous sont des enfants naturels, des frères naturels, tous des amis. Il est mort pour chacun de nous. Il nous faut nous en souvenir plus souvent. Il n’est pas mort seulement pour nos proches et pour nous, pas seulement pour ceux qui nous plaisent, pour ceux qui ont la même foi que nous, la même nationalité, le même sang, ou bien la même position sociale. Tout cela, ce sont des broutilles du point de vue spirituel. Tous, même ceux qui n’ont pas la même foi ou qui n’en ont pas du tout, qui nient Dieu et ne vont pas à l’église, tous restent enfants de Dieu. Et le Christ est mort pour eux. Si nous gardons cela en mémoire, chaque homme alors sera pour nous plus proche. Et nous accomplirons alors le commandement du Christ : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous offensent. C’est le plus sublime des commandements et la plus lourde des croix.