Paroisse

Dimanche 21-ème après la Pentecôte. L’homélie sur la parabole du semeur Lc 8, 5-15. Ga 2, 16-20

Dans son épître aux Galates l’apôtre Paul dit que l’homme est justifié non pas par les œuvres de la loi, mais seulement par la foi de Jésus Christ (Ga 2,16). Souvent ce verset est traduit « par la foi en Jésus Christ », mais la version originale grecque nous indique bien que c’est la foi de Jésus Christ qui est la source de la justification salutaire pour l’homme. Il est difficile de comprendre comment l’homme avec sa faiblesse aurait pu avoir la foi du Christ et quelle est cette foi.  C’est pourquoi l’évangile que l’Église offre à notre attention ce dimanche aide à comprendre comment cette faiblesse humaine peut être compatible avec la foi du Christ, avec la foi divine.

Tous d’abord la parabole du semeur nous raconte qu’il sème en jetant les grains partout au bord du chemin, sur la pierre, au milieu des épines, et enfin dans la bonne terre qui seule produit du fruit au centuple. Saint Jean Chrysostome dit que Dieu sème partout sa parole malgré le fait que le cœur de l’homme peut être dur comme la pierre, comme le chemin, ou remplis d’épines, car ce même cœur peut toujours se changer et devenir « la bonne terre ». Alors nous pouvons dire qu’avoir quelque chose qui vient de Dieu y compris la foi du Christ, c’est tout d’abord de pouvoir trouver la bonne place dans notre cœur pour accepter et accueillir ce grain divin. Pour cela le cœur ne doit pas être hostile et opposé à Dieu. Donc avoir la foi du Christ signifie accepter sa Bonne Nouvelle, tout ce qu’il nous dit dans l’Évangile, accepter aussi son amour et sa mort pour chacun de nous, pour Toi et pour Moi comme nous le rappelle l’apôtre Paul dans son épître que nous avons lue aujourd’hui (Ga 2,20).

Lorsque nous regardons l’état de notre cœur qui reçoit la parole divine, souvent cet état peut ressembler, et à la pierre, et à la terre aride, et à la bonne terre. Notre cœur peut devenir le chemin par lequel passent toutes nos pensées mauvaises, les désirs qui nous poussent vers le mal. En revanche, par la grâce divine le cœur de l’homme connaît aussi l’expérience de la communion avec le Seigneur, sa consolation et sa puissance qui rendent son cœur fertile comme la « bonne terre ». A partir de cette expérience nous pouvons choisir comment « façonner » notre vie spirituelle et comment travailler le terrain du cœur pour que petit à petit il cesse d’être comme la pierre, ou comme un endroit rempli d’épines et qu’il devienne capable de recevoir la parole du Seigneur. L’Apôtre Paul dit : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20) et St Ambroise de Milan explique que c’est la sagesse, la miséricorde, la justice et la Résurrection du Christ qui vivent en St Paul car le Christ l’a voulu ainsi. Autrement dit c’est l’amour vers le Seigneur qui nous permet de mettre cet adage apostolique comme but de notre propre vie.

Nous pouvons apprendre à aimer Dieu par l’Évangile du Christ et par la communion eucharistique avec lui. Lorsque nous lisons l’Évangile, ou nous approchons de la communion, n’essayons pas de comprendre par la logique humaine comment Dieu est devenu Homme en la personne de Jésus Christ. N’essayons non plus de comprendre comment le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ Vivant. En revanche, soyons sûr que par cette communion à la Parole divine de l’Évangile et au Christ qui est mort et Ressuscité, l’état de notre cœur devient « la bonne terre », car le Christ nous a aimé et s’est livré pour nous (Ga 2,20). C’est une nouvelle révélation de la plénitude de l’amour divin par rapport à l’homme qui souffre d’aridité spirituelle.

Prions pour que l’Évangile que nous lisons ce dimanche et la communion que nous recevons change nos cœurs et que la foi du Christ s’y installe et nous accorde la force de désirer être « la bonne terre » afin de vivre non pas pour le monde, mais pour notre Père Céleste à qui est la gloire pour les siècles des siècles. Amen

Archimandrite Alexis (Milyutin)

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